Publication - OI

María Fernanda Espinosa Garces

Défenseure de l’environnement et des droits des personnes autochtones

Coline Englebert

Coline Englebert a étudié au sein du master Paix, action humanitaire et développement de Sciences Po Lille, spécialisé dans l’étude de la gestion de conflits et des questions de développement.

Multilateralism is a tool that allows us to build consensus with unity, within diversity”, María Fernanda Espinosa Garcés. 

Qui est María Fernanda Espinosa Garcés ?

María Fernanda Espinosa Garcés est une poétesse, une femme politique et une diplomate équatorienne née en 1964. Elle détient une licence en linguistique appliquée de l’Université  catholique de l’Équateur et un diplôme de troisième cycle en anthropologie et en sciences politiques de la Faculté latino-américaine des sciences sociales de l’Équateur. Elle est également titulaire d’une maîtrise en sciences sociales et en études amazoniennes et elle est doctorante en géographie de l’environnement à la Rutgers University.

Madame Espinosa Garcés a mené plusieurs enquêtes de terrain, principalement chez des peuples indigènes d’Amazonie. Elle est l’auteure de nombreux articles universitaires sur la région amazonienne, le patrimoine, le développement durable, les changements climatiques, l’intégration régionale, la politique étrangère ou encore la défense et la sécurité. 

Elle se fait également connaître comme poète en publiant plusieurs recueils de poésie. En 1990, Caymándote lui vaut le Prix national de poésie. Elle publie ensuite Tatuaje de Selva (1992), Loba Triste (2000), Antología (2005) et Geografías torturadas (2013). 

Avant d’entamer sa carrière politique, María Fernanda Espinosa Garcés était professeure et chercheuse à la Faculté latino-américaine de sciences sociales dans le champ de l’écologie et de la sociologie des peuples indigènes. Elle a aussi été conseillère pour la biodiversité à l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles en Suisse, et a été nommée en 2005 directrice du programme régional sud-américain. À ce titre, elle a participé à diverses initiatives sur la scène internationale pendant une dizaine d’années, notamment au sein de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle ou de l’Organisation mondiale du commerce.

Son engagement pour le multilatéralisme

María Fernanda Espinosa Garcés est une diplomate qui a joué un rôle essentiel dans le domaine de la coopération internationale. 

Elle est nommée Ministre des Affaires étrangères de l’Équateur à deux reprises, en 2007 puis de 2017 à 2018. Dans le cadre de cette fonction, elle œuvre en faveur de traités bilatéraux sur les questions de l’environnement, des droits humains et des personnes migrantes. Elle assure également la présidence de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, du Groupe des 77 et la Chine ainsi que de la Communauté andine.

En décembre 2007, Madame Espinosa Garcés est nommée représentante permanente de l’Équateur auprès des Nations unies à New York. Elle promeut des initiatives en faveur du développement durable, des droits des personnes autochtones et de l’environnement.

Elle est la troisième femme à occuper le poste de Ministre de la Défense nationale de l’Équateur, entre 2012 et 2014. Elle soutient alors les missions de paix des Nations unies et participe activement aux débats au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle favorise l’adoption de la résolution présentée par l’Équateur, « Les femmes autochtones et leur rôle clef dans l’élimination de la pauvreté et de la faim », à la 56ème session de la Commission de la condition de la femme en 2012. Elle est négociatrice lors des COP 16 et 17, ainsi qu’à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20 de 2012. Madame Espinosa Garcés dirige également la délégation équatorienne aux négociations de la COP 21 en décembre 2015.

En 2014, María Fernanda Espinosa Garcés est nommée représentante permanente de l’Équateur auprès des Nations unies à Genève. 

Elle devient ensuite la première femme d’Amérique latine, et la quatrième au monde, à assumer le mandat de Présidente de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies lors de son élection le 5 juin 2018, pour une durée d’un an.

En 2019, sa candidature au poste de Secrétaire générale de l’Organisation des Etats américains (OEA) est proposée par les pays d’Antigua-et-Barbuda et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

Son engagement aujourd’hui

María Fernanda Espinosa Garcés a donc une grande expérience de la scène internationale. Son engagement se poursuit aujourd’hui, notamment par des prises de position lors du mouvement Black Lives Matter ou plus récemment lors de la COP 26. Elle continue de défendre la nécessité d’une approche multilatérale, en particulier pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19 :

The word ‘multilateralism’ is perhaps difficult for some governments to celebrate as the greatest contributor to human progress. But it is essential as it is irreplaceable. Synonyms can be used to disguise multilateralism. It can be described, for political conveniences, like solidarity, cooperation, coordination, or global governance. None of that diminishes the reality that multilateralism is certainly more necessary now than ever”.

Pour citer ce document :
Coline Englebert, "María Fernanda Espinosa Garces. Défenseure de l’environnement et des droits des personnes autochtones ". Portrait [en ligne], 09.10.2023, https://observatoire-multilateralisme.fr/publications/maria-fernanda-espinosa-garces/