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Ban Ki-Moon

LE 20.06.2024

Ban Ki-moon au siège des Nations unies à New York, en avril 2012. John Gillespie / Flickr, CC BY-NC-SA 2.0

Secrétaire général des Nations unies (2007-2016)

Laura Demeulenaere

Laura Demeulenaere est étudiante au sein du master Paix, action humanitaire et développement de Sciences Po Lille, spécialisé dans l’étude de la gestion de conflits et des questions de développement.

Né le 13 juin 1944 au Nord de la Corée du Sud, Ban Ki-moon a dédié sa carrière politique onusienne à la promotion de la paix, du développement durable, des droits de l’Homme et de l’égalité des genres. Diplomate, ancien ministre des Affaires étrangères et du commerce sud-coréen (2004-2006), il est devenu le huitième secrétaire général des Nations unies entre 2007 et 2016. 

Un leadership au service de l’environnement, de la paix et de l’égalité des genres

Après avoir effectué ses premiers pas à l’ONU à partir de 1978, Ban Ki-moon est rapidement propulsé à la tête de l’organisation. Porte-parole des idéaux onusiens, le secrétaire général des Nations unies est le plus haut fonctionnaire de l’organisation et définit lui-même, en fonction du contexte dans lequel il agit, ses missions et principales préoccupations.

Sa volonté de contrer les effets du changement climatique a mené à des avancées significatives en ce qui concerne la protection de l’environnement.  La Conférence de Bali de 2007 a résulté en l’adoption d’une feuille de route pour la mise en œuvre de la Convention sur le climat. Quant aux Accords de Cancun de 2010 et la Conférence de Durban en 2011, ils ont permis la mise en œuvre de nouveaux principes juridiquement contraignants et la création du Fonds Vert pour le climat. En 2011, il crée l’organisation « Énergie durable pour tous » (Sustainable Energy for All ), qui entend promouvoir une transition vers une énergie propre. Enfin, il initie et préside le sommet sur le climat de 2014 qui sert de prélude à l’Accord sur le climat de Paris de 2015, par lequel 194 pays s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, Ban Ki-moon a appelé les dirigeants mondiaux à coopérer et à affirmer leurs engagements vis-à-vis du développement durable. 

Plaidant pour une approche multilatérale et plus performante de la résolution des conflits, le Secrétaire Général a également fait de la promotion de la paix l’un des aspects clés de ses mandats. Il a ainsi proposé une réforme des opérations de maintien de la paix, souvent perçues comme le reflet des lacunes de l’ONU. En 2014, cela conduit à la création de l’HIPPO (High Level Independent Panel on UN Peace Operations), un groupe d’experts chargés d’évaluer et proposer des recommandations pour faire évoluer positivement les opérations de maintien de la paix. Leurs recommandations ont donné lieu à plusieurs changements significatifs

L’égalité des genres et les actions en faveur des droits des femmes ont également fait partie des aspects clés de la gouvernance de Ban Ki-moon. La création en 2010 d’ONU-Femmes est un cap décisif pour l’organisation, qui affirme sa volonté de répondre au troisième objectif du millénaire « promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ». Dans cette visée, plusieurs initiatives sont prises, comme le lancement de la campagne Halte au viol contre la violence sexuelle en temps de conflit, l’augmentation du nombre de postes de direction occupés par des femmes et surtout la création du bureau d’un représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question des violences sexuelles commises en période de conflit. 

Une gouvernance contestée : des difficultés à imposer la voix de l’ONU face aux États

La fonction du Secrétaire général impose un difficile équilibre entre les volontés étatiques, aux intérêts divergents et multiples, et la garantie des valeurs et principes onusiens. Elle suppose donc de pouvoir faire imposer la volonté de son organisation à des États qui souhaitent avant tout garantir leurs intérêts. Or, de nombreuses critiques ont été émises à l’égard de la gouvernance de Ban Ki-moon pour cette raison. Surnommé « Mr. Invisible », il a entretenu  l’image d’un diplomate discret et faisant face avec difficulté aux problèmes politiques les plus délicats. On lui reproche d’avoir échoué à faire face aux blocages du Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment dans le cadre du conflit syrien qui éclate en 2011 ou de la situation sécuritaire du Soudan du sud. « Un manque de poigne » selon certains qui atteste d’une volonté de faire consensus et de ne pas heurter les États membres, notamment en raison des risques de suppression de financements aux programmes de l’ONU. Malgré des avancées, le bilan est donc mitigé.

La fin d’une fonction mais des engagements qui perdurent

L’accomplissement de sa fonction le mène par la suite à envisager une carrière politique dans son pays d’origine. Cependant, des scandales de corruption datant de sa position de ministre éclatent et sa candidature aux élections présidentielles est remise en question. Aujourd’hui, ses efforts continuent d’être orientés vers les mêmes objectifs que ceux affichés pendant ses mandats. Il est désormais vice-président de The Elders, une organisation indépendante regroupant des personnalités politiques destinée à promouvoir la paix et les droits humains et continue d’intervenir régulièrement dans la sphère publique, montrant la ténacité de son engagement face aux défis internationaux.

Pour citer ce document :
Laura Demeulenaere, "Ban Ki-Moon. Secrétaire général des Nations unies (2007-2016)". Portrait [en ligne], 20.06.2024, https://observatoire-multilateralisme.fr/publications/ban-ki-moon/